Mediator Médicaments Pour Maigrir

Mediator Médicaments Pour Maigrir - Mediator et Isoméride: médicaments coupe-faim dangereux."Des gens se noient devant moi, personne ne les voit, sauf moi. Et cela fait trente ans." Voilà le cri désespéré lancé par le docteur Irène Frachon dans son livre Mediator 150 mg (editions-dialogues.fr), repris dans les colonnes du Monde le 16 octobre 2010. Un mois plus tard doit être publié un rapport de la Caisse nationale d'assurance maladie qui, selon Le Parisien, estime à 500 le nombre de décès imputables à ce médicament depuis plus de 30 ans. Alors que les médecins avaient tiré la sonnette d’alarme.

Au départ il y avait l'Isoméride

Le Monde revient sur le long combat du docteur Irène Frachon, pneumologue spécialiste de l'hypertension artérielle pulmonaire (HTAP) à l'origine de lésions au niveau des vaisseaux pulmonaires. Elle a très vite constaté, au début des années 1990 lors de son internat, que parmi ses patients un sur cinq avait consommé l'Isoméride, un coupe-faim produit par les laboratoires Servier.

Outre les dégâts qu'il occasionne sur les poumons, l'Isoméride provoque également des valvulopathies qui aboutissent à la destruction des valves cardiaques. Alertés par ce qu'ils découvrent, des médecins demandent l'interdiction de ce poison. Victimes de pressions, ils se heurtent à l'inertie des autorités sanitaires.

Il faudra attendre 1997 pour que l'Isoméride voit suspendue son autorisation de mise sur le marché (AMM), comme le rappelle le communiqué de presse de l'Agence française de sécurité sanitaire et des produits de santé (Afssaps) publié en septembre 1999 à l'occasion de l'interdiction, par les instances sanitaires européennes, de tous les médicaments anorexigènes – autrement appelés "coupe-faim".

Puis vint le Mediator

Le Mediator fut produit également par le laboratoire Servier à destination des diabétiques en surpoids. Mais ses propriétés anorexigènes et sa composition proche de l'Isoméride lui forgent la réputation de coupe-faim. Le Monde daté du 16 octobre raconte comment le docteur Irène Frachon a vu resurgir avec le Mediator les mêmes fantômes, dix ans après l'interdiction de l'Isoméride.

En 2007, en poste au centre hospitalo-universitaire (CHU) de Brest, elle suit une patiente atteinte de HTAP, sous Mediator depuis plusieurs années. Alors que le docteur Frachon avait connaissance d'un lien entre ce médicament et l’Isoméride, l'exercice médical lui fait croiser le chemin d'une malade souffrant d'une valvulopathie... elle aussi consommatrice de Mediator.

De multiples recherches permettent à la pneumologue de mettre le doigt sur le dénominateur commun au Mediator et à l'Isoméride: la norfenfluramine, produite après l'ingestion de ces médicaments et responsable des lésions cardiaques. Malgré les difficultés, la femme médecin fait de l'interdiction du Mediator son cheval de bataille. Un combat de longue haleine qui porte ses fruits.

L'interdiction du Mediator et l'ombre du scandale sanitaire

En novembre 2009, une lettre de l'Afssaps à destination des professionnels de santé les avertit de la suspension de l'AMM du Mediator et de ses génériques. Mais l'interdiction du Mediator, 35 ans après sa mise sur le marché, ne clôt pas ce dossier. Le personnel médical est invité à rechercher d'éventuelles pathologies cardio-pulmonaires, parmi les 1,5 à 2 millions de personnes un jour exposées au Mediator.

L'information du public semble également nécessaire. Plus de dix ans après l'interdiction de l'Isoméride, des forums – notamment dédiés à la perte de poids – abritent toujours des demandes d'internautes pour se procurer le coupe-faim. En réponse, les expériences désastreuses vécues par certain(e)s témoignent des effets néfastes de l'Isoméride, dérivé – comme le Médiator – des amphétamines.

Depuis le drame de la Thalidomide (à l'origine de la création des autorités sanitaires qui encadrent la mise sur le marché des médicaments et autres produits de santé), le contrôle de l'industrie pharmaceutique s'est fortement accru. Malheureusement, tous les essais scientifiques ne peuvent prédire les conséquences, notamment à long terme, de l'usage d'un traitement chez un patient dont l'histoire médicale est forcément unique.

Sources : http://www.suite101.fr/content/mediator-et-isomeride-coupe-faim-mortels-a20887